Refit d’un voilier : l’ORC 50 Calamity se prépare pour de nouvelles aventures

Oct 23, 2025

Après plus de 35 000 milles parcourus autour de l’Atlantique, le catamaran ORC 50 Calamity, mis à l’eau en mars 2023, est de retour dans son chantier d’origine à Lorient, pour un refit ambitieux. Objectifs : augmenter confort, performance et autonomie pour le préparer à ses futures grandes croisières qui le conduiront aussi bien dans les mers tropicales que les mers plus froides comme la Baltique.

Un catamaran ORC testé et éprouvé par son équipage

Livré à son propriétaire Kimmo en 2023, Calamity a déjà beaucoup navigué : transatlantiques, saisons caribéennes, escales américaines et navigations européennes.
« Le propriétaire voulait au départ un bateau rapide pour la croisière » raconte Irina Gracheva, représentante du propriétaire et navigatrice professionnelle. « Kimmo aime aller vite sur l’eau, mais il aime aussi profiter d’un certain niveau de confort à bord. Timo de son côté, le skipper de Calamity, aime la performance avant tout.  Au fil des milles, ils ont eu, et ont toujours, envie de participer à des courses. Le refit s’est imposé pour rendre le bateau plus polyvalent, améliorer à la fois les performances et le confort à bord. »

Avant de lancer les travaux, tout l’équipage a participé à l’élaboration du cahier des charges du refit. « Tout le monde a contribué, raconte Irina. La famille, les amis, l’équipage professionnel… Chacun a donné son avis sur ce qui pouvait être amélioré. C’est plus qu’une simple liste de travaux : c’est le résultat de deux ans de vie à bord, de navigation et d’expérimentation. »

Cette approche pragmatique, fondée sur l’usage réel du bateau, a permis de définir des priorités claires : plus de confort, plus d’autonomie, plus de fiabilité. Et toujours sans compromis sur la performance.

Le catamaran a ainsi été confié au chantier ORC à Lorient, où Grand Large Yachting a monté une équipe pluridisciplinaire autour d’Eric Lamy qui collabore régulièrement avec le chantier. Depuis, le binôme formé par Irina et Eric manage le projet et l’équipe de techniciens mobilisés pour mener à bien ce projet. 

Pourquoi faire le refit d’un voilier ?

Le refit d’un voilier peut avoir plusieurs objectifs. Il s’agit souvent de réparer un voilier éprouvé par le temps ou les incidents. Mais parfois, comme pour le refit du catamaran Calamity, c’est un projet de transformation, d’optimisation du voilier en vue d’un changement d’utilisation. Cela implique alors ajouts ou suppressions d’options et équipements à bord.

Deux techniciens inspectant une pièce de gréement lors du refit du catamaran ORC 50 Calamity au chantier ORC de Lorient.

Améliorer le confort et l’autonomie pour naviguer plus loin

Sur Calamity, les winchs manuels ont été remplacés par des winchs électriques, rendant les manœuvres plus simples en équipage réduit.
Le système de climatisation a été entièrement revu : il ne se limite plus aux coques, mais alimente désormais la cellule de vie, essentielle lors des navigations tropicales.

Le recouvrement du roof par des panneaux solaires a été envisagé à un moment donné, mais finalement reportée en raison de contraintes de temps. Le système de production d’énergie à bord a néanmoins été optimisé grâce à l’installation d’alternateurs supplémentaires pour augmenter l’autonomie et de réduire le temps de d’utilisation des moteurs.

L’intérieur a aussi été repensé : suppression d’un des deux frigos au profit d’un espace de rangement plus pratique pour les outils et les équipements de sécurité.

« Ce sont plein de petits détails, explique Irina. Mais en mer, ce sont ces détails qui font la différence entre une navigation confortable et une navigation contrainte. »

Refit et performance : un voilier prêt pour les courses

Le refit d’un voilier de course-croisière vise aussi à préserver ses performances au fil du temps. Sur Calamity, plusieurs optimisations ont été réalisées :

  • remplacement complet du gréement dormant après 35 000 milles,
  • nouvelle grand-voile légèrement agrandie,
  • Remplacement de la bôme pour une plus grande,
  • installation d’un nouveau chariot de traveler de grand-voile pour un meilleur équilibre des charges.

« Le bateau n’avait aucun problème structurel, précise Éric Lamy. On n’est pas dans la réparation mais dans l’optimisation. On fiabilise, on améliore, on anticipe. »

Le catamaran ORC 50 Calamity sous voile blanche, naviguant au large.

Prolonger la durée de vie d’un voilier grâce à la fiabilité et à la sécurité

Prolonger la durée de vie d’un voilier, c’est avant tout renforcer sa fiabilité technique.
Sur Calamity, l’équipe a entièrement revu le système électrique et le système ACS (Anti Capsize System), garant de la sécurité en navigation hauturière.
L’objectif est clair : rendre le bateau plus autonome et limiter le recours au moteur ou aux escales techniques.

« L’idée, c’est de pouvoir vivre à bord sans dépendre des ports, explique Éric. Ce n’est pas une tendance, c’est une philosophie : être libre sur l’eau, tout en respectant la technique et la sécurité. »

Pourquoi choisir le chantier d’origine pour son refit ?

Le refit de Calamity a été réalisé là où le bateau est né : au chantier ORC, membre du groupe Grand Large Yachting, à Lorient.
Un choix de confiance après une expérience mitigée dans un chantier américain.
« Aux États-Unis, certaines interventions n’étaient pas adaptées à la navigation hauturière, se souvient Irina. Revenir à Lorient, c’était retrouver le savoir-faire, la précision et la proximité du bureau d’études ORC et du réseau de compétences local. »

Cette décision a permis d’assurer la continuité technique du bateau : matériaux, structure, électronique… tout est suivi et validé avec l’équipe d’origine. « C’est rassurant, ajoute Éric. On connaît le bateau par cœur. Et ici, à Lorient, connue comme la Sailing Valley en France, on a toutes les compétences nécessaires pour bien faire. »

Les équipes de Grand Large Yachting travaillent régulièrement sur des projets de refit de voiliers des marques du groupe, à Cherbourg, Lorient, La Rochelle, La Grande Motte et au Marin, en Martinique. 

Le catamaran ORC 50 Calamity en cours de refit au chantier ORC de Lorient, installé sur un ber dans la base sous-marine.

Un catamaran prêt pour de nouvelles navigations

Début novembre, Calamity reprendra la mer pour ses essais avant la RORC Transatlantic Race de janvier prochain.
La suite du programme : une saison dans les Caraïbes, puis une remontée vers la mer Baltique pour l’été 2026.

Ce refit marque un tournant pour le bateau et son équipage.
Plus autonome, plus performant et mieux adapté aux longues navigations, Calamity est désormais prêt à écrire un nouveau chapitre de son histoire — la preuve qu’un refit bien mené permet d’ouvrir la voie à de nouvelles aventures.